L'église de Saint-Vincent

La première église de Saint Vincent remonte au 10ème siècle, quand les Bénédictins ont construit l'église et le monastère, au 12ème siècle l'église d'Opatija a été remplacée par l'église Romane dédiée au même titulaire. Le monastère a disparu en 1314, seule l'église de Saint Vincent a été préservée. Sa particularité se trouve dans la répartition architecturale de son espace à nef unique, avec ses trois absides intérieures. Les murs de ces absides sont décorés de trois couches de fresques, la plus ancienne ne se discerne que sporadiquement grâce aux traces de couleurs délavées. La deuxième, la couche la plus complète, a été peinte par l'artiste Ognobenus de Trévise, à la fin du 13ème siècle. Il a signé son œuvre sous la fenêtre de l'abside sud. La troisième couche date de la deuxième moitié du 14ème siècle, il s'agit de la restauration médiévale de l'image d'un Apôtre et de fragments de la peinture murale de l'autel sur le mur nord, avec le personnage de la Sainte et du Donateur. Les fresques de l'artiste Ognobenus représentent le cycle de fresques romanes istriennes le plus complet, elles ont été peintes sous l'influence Byzantine. La peinture sur les murs latéraux représente le martyr de Saint-Vincent et de Saint-Valeri, ainsi que des passages de la vie du Christ tel que la Visitation, la Crucifixion ou bien encore le Jugement Dernier. Dans les absides sont représentés le Baptême du Christ, Maies tas Domini et Maiestas Virginis et sur l'étendu de l'Arc de Triomphe se trouvent, ensemble, l'Annonciation et le Sacrifice de Caïn et Abel. Le calendrier, peint sur les murs de l'église de Saint Vincent, avec des images allégoriques de travaux mensuels, est iconographiquement intéressant et est aussi le plus vieux. Les fresques ont été mal conservées et sont difficilement déchiffrables, surtout à cause de l'humidité qui les imprègne, mais malgré tout, ces fresques nous enchantent grâce à leur ancienneté et leur mysticisme.