L'église de Saint-Nicolas, Rakotule

L'église de Saint Nicolas est un petit édifice roman avec son abside intérieure et son clocher-mur. Elle se situe sur le cimetière et c'est un descendant de la famille Vénitienne Barbo de Motovun, qui en a commandé les fresques à un excellent artiste et qui est à l'origine de sa construction au 14ème siècle. Les fresques ont été découvertes en 1925 par un réformateur istrien, le prêtre Luka Kirac. Jusqu'à maintenant elles ont été faussement attribuées à la peinture traditionnelle de Giotto. Elles font partie des rares fresques préservées d'Istrie, dont l'origine Vénitienne ne fait aucun doute. Les scènes représentent la légende de Saint Nicolas, la scène de la naissance du Saint, sur le mur du sud, est l'une des mieux conservées de ce cycle. Elle est représentée dans un cadre architectural parmi lequel le lit de maternité, sur lequel est attaché un rideau, occupe le premier plan. La mère épuisée de Saint Nicolas est allongée et effleure l'enfant. Des personnages en arrière plan, la femme qui se rapproche de la mère qui a accouchée, avec un récipient contenant un poulet rôti, attire notre attention. Dans la scène où Saint Nicolas coupe l'arbre, la partie la mieux conservée est la partie où l'on voit les têtes des habitants, qui depuis la porte de la ville, observent comment le Saint chasse les démons païens qui vivaient sur cet arbre. Les scènes de la vie du Saint sont peintes avec une palette de couleurs et de tons relativement larges et un coup de dessin affirmé. Le volume des personnages est clairement défini, leurs mouvements définissent une action et les visages sont individualisés. Les tons de la peau sont fait avec un contraste de vert pastel et de couleur rouge. Le volume est arrondi par un dessin sombre et souligné par des éclairages blancs. Les Saints, semblables à ceux de la nef, ont été conservés dans l'abside, mais ils sont de couleurs un peu plus vives. Sûrement car ils ont été restaurés à une période différente et avec d'autres matériaux aussi. On considérait que ces personnages avaient été peints par un autre atelier, mais après la méthode d'analyse Morellienne des détails, plus particulièrement les larges cous, les ligne ondulées des barbes et des cheveux, les lèvres inférieures, les oreilles charnues et les moustaches en forme de queue de poisson, on peut confirmer que l'intégralité du cycle n'a été fait que par un seul artiste. En observant la main du Saint dans l'abside, dans un mouvement élégant tel un mannequin, on perçoit au mieux la qualité du peintre.